Bien choisir son imprimeur

Bien choisir son imprimeur consiste à trouver celui qui est le mieux adapté à faire le travail d’édition dont vous avez besoin. Dans votre choix d’imprimeur, vous pouvez prendre en considération les machines de son « parc », la plus-value qu’il saura vous apporter, sa proximité géographique, ses tarifs et ses connaissances de la presse.

Les machines déterminent les capacités d’impression

Pour les éditeurs de presse, les besoins d’impression se situent généralement en trois grandes catégories : le tirage des supports (les publications de la maison), l’impression des documents de vente et de marketing (mailings, bulletins d’abonnements, bons de commandes, média kits…) et l’impression des outils administratifs (enveloppes, en-têtes, cartes de visites…). La capacité d’un imprimeur à exécuter une commande est largement déterminée par les types de machines de son atelier.

Les quatre grandes familles d’impression, définies par les machines et les technologies qu’elles utilisent, sont l’impression rotative, l’impression feuille à feuille, l’impression en continu et l’impression numérique. Les imprimeurs peuvent avoir une seule ou toutes ces formes d’impression à leur disposition. La présence ou l’absence d’une machine explique pourquoi certains imprimeurs ne peuvent pas faire certains travaux.

La représentation la plus classique de l’impression (à part l’image de la vieille Gutenberg), les rotatives sont les grosses machines qui tournent rapidement et à un très haut débit, le papier initial étant sur d’énormes bobines en continu. Dès que l’appareil est réglé, il sort des quantités industrielles de documents. Ceci est parfait pour les publications, les journaux et les gros catalogues vpc. Également utile pour le tirage des gros mailings. Moins pratique, cependant, pour vos 50 cartes de visite temporaires…

Les machines d’impression feuille à feuille n’utilisent pas des bobines, mais des rames de papier. Elles permettent d’imprimer plus de couleurs que l’impression en rotative, mais dans des quantités moins importantes (jusqu’à 20.000 exemplaires, en général). L’impression en feuille à feuille permet également des tirages sur des grammages de papier importants. Ainsi, ces machines sont souvent utilisées pour des plaquettes, des brochures, les documents commerciaux,…

Pour ce qui est du papier en-tête, l’impression en continu est souvent utilisée. Comme les rotatives, le papier est livré en bobines ou en paravents (les feuilles sont attachées les unes aux autres et posées en accordéon). A part la taille, la différence entre ces machines et les rotatives, c’est que le papier est fourni de « bandes caroll », ces petites bandes avec des trous sur le côté comme celles qui figuraient sur les premières imprimantes bureautiques. Ces bandes entraînent le papier dans l’imprimante. A la fin du processus les bandes sont enlevées (pour du papier en-tête) ou laissées, pour une réimpression ultérieure. Pour les bulletins d’abonnement, cette solution est souvent utilisée car les documents pré-imprimés repasseront dans d’autres imprimantes en continu pour être repiqués avec les coordonnées de l’abonné. L’avantage de cette impression est sa rapidité, utile quand les abonnements se chiffrent dans les centaines de milliers (même avant…). L’impression en continu est également utile pour les liasses administratives (fiches de paie et compagnie). Par contre, ce système ne peut pas fonctionner avec des grammages de papier trop importants.

Le dernier style d’impression est le numérique. Le nec plus ultra quand vous voulez vos fameuses 50 cartes de visites, et dans l’heure. Les machines d’impression numérique ressemblent souvent à une photocopieuse bionique, souvent développées par les mêmes sociétés que celles-ci. L’avantage de l’impression numérique est la rapidité et la flexibilité, car ce système permet une personnalisation de l’intégralité du document. Par exemple, sur un mailing, vous pouvez décider que toutes les personnes habitant Deauville reçoivent un imprimé avec une impression d’une salle de cinéma. Les désavantages sont les tarifs : hors de prix pour les grandes quantités (ne pas dépasser les 500 en général), et la qualité, qui n’est pas toujours au rendez-vous (pour ne pas avoir de surprises, il faut toujours bien regarder un BAT original, et ne pas se fier à un document PDF). Ceci dit, les machines d’impression numérique s’améliorent à la vitesse « grand V », et les différences entre l’impression classique et l’impression numérique commencent à s’estomper.

Sachez, cependant, qu’une impression peut se faire en mélangeant les différents processus. Ainsi, vous pouvez faire un fond de document à très fort tirage en feuille à feuille, et ensuite faire un « repiquage » d’une photo ou d’un texte en impression numérique. En tous les cas, n’hésitez surtout pas à poser des questions aux imprimeurs, car ils savent trouver des solutions aux problèmes qui peuvent nous sembler insurmontables, faute de connaissances.

Une plus-value croissante

Au-delà de leur savoir-faire en impression, les imprimeurs apportent depuis un moment de plus en plus de services à leurs clients. Ainsi, en plus d’un studio de création, d’un studio de PAO, ou d’un atelier de façonnage, certains imprimeurs s’attaquent même à la mise sous plis et le dépôt poste des documents finis. En gros, certains peuvent vous créer l’intégralité de vos revues ou de vos mailings, de A à Z ! Les imprimeurs exécutent ces activités « annexes » soit en interne, soit en partenariat avec d’autres entreprises, souvent à proximité géographique (indispensable pour éviter des délais monstrueux !).

Selon votre structure, la présence d’autres services que l’impression « pure » peut justifier le choix de l’imprimeur. La logique veut que plus vous faites appel à la valeur ajoutée, plus le devis de l’imprimeur est onéreux. Mais souvent, si vous comparez les tarifs d’un imprimeur à prestations multiples avec le coût et la difficulté de passer par plusieurs prestataires différents (un studio de création, suivi d’un imprimeur, suivi d’un routeur…), la première solution s’avère nettement plus rentable avec un gain de temps considérable.

Et pour verrouiller votre choix…

Nous vivons dans un monde de bouclages. Un imprimeur qui apprécie les besoins et les éventuels aléas du bouclage est un atout considérable. Il comprendra non seulement les impératifs de délais, mais il sera également familier avec le vocabulaire et les habitudes de la presse.

Un autre facteur à prendre en considération est l’utilisation de l’imprimeur de la technologie CTP (computer to plate). Ce processus permet la création d’une plaque d’impression directement depuis un fichier numérique (un PDF haute résolution, par exemple), sans passer par la case « filmes ». La présence de cette technologie est importante car elle vous permet de transmettre vos fichiers par voie numérique. Un simple e-mail à la place d’un DHL ou d’un coursier, voilà ce qui peut réduire considérablement les budgets de la maison… Cet avantage vous permet également de travailler avec des imprimeurs qui ne sont pas nécessairement proches de vous géographiquement.

Même avec les technologies CTP, l’emplacement géographique de l’imprimeur reste souvent très important. Plus vos délais sont serrés, plus ce facteur entre en considération. A vous de voir si vous souhaitez être capable d’apporter physiquement des choses chez l’imprimeur le plus rapidement possible. Ceci dit, les gros imprimeurs ont des navettes de tournée régulières.

Enfin, il est préférable de trouver un imprimeur et un routeur proches l’un de l’autre. Car il sera dommage de demander des remises à votre imprimeur (si, si, on sait que vous le ferez !) pour ensuite dépenser l’argent négocié en charriant les documents finis d’une ville à l’autre….

Pour trouver la perle rare

Si le prix est un critère important dans votre choix, les services de devis en ligne sont abondants. De nombreux imprimeurs ont créé leur propre service de devis, et d’autres sites, tels que www.impression-online.com, présente votre appel d’offre à un panel d’imprimeurs, qui vous envoient ensuite leurs devis. Le service en ligne n’est pas toujours optimum, car les imprimeurs sont libres de ne pas répondre. Si vous mettez en avant un projet  » alléchant  » (le tirage d’un catalogue VPC en quadri de 450 pages à 500.000 exemplaires…) les réponses seront rapides et nombreuses. Par contre, une demande pour un travail moins glorieux (la préparation d’un mailing à 5.000 exemplaires), risque de susciter nettement moins de réponses, voire aucune !

D’autres endroits pour trouver les imprimeurs sont les salons spécialisés, la presse professionnelle ou les annuaires en ligne des syndicats d’impression (www.spicg.fr ou www.sicogif.com). Sachez qu’en général, les imprimeurs sont passionnés par leur métier. Si vous prenez le temps de poser des questions, ils peuvent vous apprendre énormément sur le métier. Et dans la mesure où c’est un prestataire en or pour vous, n’hésitez pas à faire une négociation sur du long terme afin d’avoir des bons tarifs. De cette façon, tout le monde sera gagnant !

Cette information a été préparée avec l’aimable concours de M. François Leleu du Groupe Imprimerie Nationale pour les aspects techniques.

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11 conseils pour réussir vos documents

Graphiline

De la conception à la production d’un document, voici 11 conseils et pistes à explorer pour réussir un document imprimé.

Par Antoine Gaillard, rédacteur en chef Graphiline

1. Prévoir toutes les précautions indispensables

Anti virus, sauvegarde régulière, etc. Une grosse erreur est si vite arrivée…

2. Une « belle » publication

Partez d’images irréprochables, et numérisez les avec un scanner digne de ce nom. N’hésitez pas à faire appel à des professionnels pour les photos et le scanner, les résultats seront incomparables.

Préférez partir d’un original de type ekta ou photo plutôt que d’un document déjà imprimé, vous éviterez ainsi les problèmes de numérisation avec trame.

La qualité du papier donne l’âme à la publication. Ne le négligez pas. Un bon professionnel peut vous montrer des centaines d’échantillons, voire même vous réaliser une maquette en blanc (c’est à dire avec du papier non imprimé).

Un document imprimé en 2 couleurs par exemple sur un papier spécial peut avoir un impact qualitatif meilleur qu’un document quadrichromique sur un simple couché moderne brillant.

3. BAT

C’est l’abréviation donnée au Bon à Tirer, pratique qui consiste pour le client à venir vérifier le travail chez le prestataire.

Cette étape est obligatoire : après signature, le client engage sa seule responsabilité sur le contenu du document. Il suffira de le préciser à votre imprimeur. Elle seule permet de garantir 100% de satisfaction au client. De plus, c’est un moyen convivial pour découvrir qui est vraiment l’imprimeur et « sentir » sa façon de travailler.

4. Support informatique

Il va servir à transmettre votre fichier au photograveur. Ces supports sont très variés : SYQUEST, ZIP, JAZ, CD-ROM, cassette DAT, magnéto-optique, voire disque dur, etc. Votre photograveur ne possède probablement pas tous les lecteurs du marché. L’interroger sur le sujet et ne pas oublier de faire une sauvegarde avant de lui transmettre vos fichiers « finaux ».

5. Transmettre tous les « fichiers polices » utilisés

Les polices manquantes seront substituées et occasionneront des décalages dans les textes, voire leur disparition. Ce problème est lié aux différentes versions existantes, pour les polices portant le même nom.

Les polices peuvent aussi occasionner des difficultés lors d’un passage entre différentes plates-formes Mac/Windows et vice versa. Une solution universelle encore marginale est de préparer un fichier PDF…

6. Joindre une sortie imprimée

Celle-ci servira pour contrôler vos films et vos épreuves.

7. Épreuves de contrôle

Selon leur type (et leur prix), elles seront plus ou moins fidèles au tirage. Préférez une solution à partir des films si vous n’utilisez pas de CtP, cela vous assure la reproduction fidèle aussi bien en défonce qu’en chromie de votre document.

La meilleure fidélité est obtenue avec des épreuves de type Cromalin (Attention, Cromalin est une marque dont le nom s’est généralisé, mais d’autres marques donnent des résultats semblables voire meilleurs : Agfaproof, Rainbow, etc.).

D’autres solutions dites numériques telles que les imprimantes à sublimation produisent un résultat très proche de la réalité. Dans tous les cas, une interprétation est nécessaire entre l’épreuve et le tirage.

Cette épreuve de contrôle vous permet d’abord de contrôler votre document avent de lancer l’impression et permet au conducteur de presse de régler la pression des couleurs pour obtenir un rendu aussi proche que votre épreuve : c’est un étalon de référence.

8. Joindre un chemin de fer

Celui-ci décrit le contenu de chaque page, et permettra à votre photograveur puis à votre imprimeur de positionner les pages dans l’ordre. S’il est équipé, cela permettra même à votre photograveur de réaliser des films imposés, ce qui réduira vos coûts de calage d’impression et vous garantira une meilleure qualité.

9. Brillance

Un document dont la couverture est brillante fait toujours bonne impression. Pensez donc au vernis, voire au pelliculage si votre ouvrage doit être solide. Mieux, la combinaison de vernis et de pelliculage permet de faire ressortir certaines images ou logos en conjuguant aspect mat et brillant. Un must !

10. Reliure

De la reliure de votre ouvrage va dépendre l’image de vos publications. Ainsi, certaines donneront un aspect « léger », d’autres un aspect « sérieux ». Certaines résisteront au temps quoi qu’il advienne (reliure de type « dos carré cousu ») et d’autres non. Votre imprimeur est à même de vous éclairer.

11. Conditionnement

C’est la première chose que le client va voir en recevant le produit. Ce n’est pas un concept nouveau, mais le packaging est important. Aussi, demandez des solutions fiables et correspondant aux caractéristiques du produit et de sa distribution (routage, palette,…)

Ces astuces viennent de M. Antoine Gaillard, rédacteur en chef de GraphiLine, le quotidien des arts graphiques.

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